Connaissez-vous l’histoire de Nicolas Flamel ?
Blue Lion se fera un plaisir de vous accompagner
dans la découverte du Paris ésotérique avec deux guides d’exception: Frank et
Bruno La Brasca. Voici un extrait du guide en préparation… un voyage vertigineux
et initiatique dans le dédale des ruelles et des mystères parisiens. Vous pouvez télécharger l'appli ici.
…nous voici devant la plus vieille demeure de
Paris.
Édifiée en 1407, elle n’abrita jamais son
propriétaire qui ne fut autre que le célèbre et énigmatique Nicolas Flamel
(dont la toute récente saga à très grand succès de Harry Potter a utilisé
encore de nos jours la figure), qui l’avait consacrée à servir de refuge aux
nécessiteux.
Sur la façade de l’édifice ceux d’entre vous
qui ont la chance d’être encore dotés d’une bonne vue et qui possèdent une bonne aptitude au déchiffrement
des écritures anciennes pourront lire la prière qui sert de formule propitiatoire
à ce lieu d’asile pour les malheureux :
Nous hômes et fèmes laboureurs
demourans au porche de ceste maison
qui fut fée en l’an de grâce mil quatre cent
et sept :
Maison de Nicolas Flamel, 51 rue de Montmorency |
sommes tenus chacû en droit
sous dire tous les jours
une pastenotre et un ave maria
en priant dieu
que de sa grace
face pardô aux poures pescheurs
trespasssez, amen.
Sur ce personnage, les légendes toutes plus
fabuleuses les unes que les autres abondent.
L'église de Saint-Jacques-la-Boucherie |
L’étude
ardue et acharnée de ce grimoire aurait permis à Maître Nicolas de
devenir un alchimiste expert et d’acquérir ainsi une fabuleuse fortune qu’en
homme pieux, il consacra en grande
partie à des œuvres de charité avec l’assistance de son épouse fidèle et
aimée Dame Pernelle, ayant acquis notamment cinq demeures destinées à servir
d’hospices et toutes sises,
remarquons-le, dans cette rue Saint-Martin.
Le romancier Léo Larguier, membre de
l’Académie Goncourt, dans un délicieux petit ouvrage consacré à Flamel, imagine
les longues veilles studieuses de ce dernier et sa progression lente, mais
sûre, dans l’illumination d’un savoir
surnaturel, mais jamais disjoint, selon sa conception de bon mari, de bon
bourgeois de Paris et d’excellent chrétien, de la toute-puissance de la Grâce
divine :
La pierre sublime qu’il devait trouver grâce au livre de l’étranger, était à l’horizon de sa vie comme une étoile. Ceux qui l’avaient vue affirmaient qu’en elle se fondaient toutes les couleurs et toutes les lumières ; elle était blanche, rouge, verte, bleue et Raymond Lulle en faisait une braise, une ardente escarboucle. Que n’eût-il donné pour avoir connu ce maître qui était mort il n’y avait pas très longtemps ? …
Était-il mort seulement ? Les patriarches de
l’antiquité sainte, les prophètes bibliques dépassaient six cents ans,
disait-on, et prolongeaient leur existence à cause de la fameuse pierre qu’ils
possédaient …
Elle était capable de tous les miracles, elle avait
le don de changer en or pur les métaux les plus bas, mais elle avait le don
plus magnifique encore de changer une vieille décrépite et chenue en une
radieuse créature.
(Léo Larguier, Le faiseur d’or. Nicolas Flamel, Paris, 1969, p. 39-40)
Pierre tombale de Nicolas Flamel, Paris-Musée de Cluny |
Faut-il s’étonner dès lors qu’en 1709, soit
presque trois siècles après sa mort officielle en 1418, l’explorateur et
voyageur Paul Lucas, discutant avec un derviche des environs de la ville de
Brousse en Anatolie, s’entendit dire non sans stupéfaction que Nicolas Flamel,
dont il avait évoqué la mémoire au cours de sa conversation avec son
interlocuteur, loin d’être décédé, avait été vu par ce dernier en compagnie de
sa fidèle Pernelle aux Indes trois ans auparavant
Frank et Bruno La Brasca.
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