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L'Hôtel de ville de Chatou : un patrimoine historique

La mairie de Chatou au début du XX siècle, carte postale

Voici un bref extrait augmenté du guide de Chatou dédié à l'ancien bâtiment de l'Hôtel de ville, aujourd'hui transformé en salle de représentation de la mairie. Le guide peut être téléchargé ici.

 L'actuelle villa, qui abrite la salle de représentation de l'Hôtel de ville de Chatou, fut précédée par une maison de campagne. Cette dernière, ayant appartenu au valet de chambre de Maria de Médicis, Jean Berger, passa ensuite entre les mains de sa fille, Marie, épouse de Jean Dubuisson, conseiller et secrétaire du Roi.

Au XVIIIe siècle, cette demeure subit une rénovation totale. En 1761, elle devint la propriété de Gaëtan Vestris, un danseur franco-italien de renom, compositeur, et étoile des ballets de la Cour de l’Opéra. Gaëtan, issu de la célèbre famille de danseurs et acteurs des Vestris de Florence, avait déjà brillé sur les scènes d’Italie et de Vienne avant de s'installer à Paris. Durant son séjour à Chatou, jusqu'en 1772, la villa fut le théâtre de réceptions somptueuses.

Courtesy of National Portrait Gallery, CC
T. Gainsborough, portrait of
Gaetano Apollino Balthasar Vestris

Admis à l'Académie royale de Musique en 1748, Vestris prend la relève de Louis Dupré en tant que premier danseur en 1751. Cependant, un conflit éclate avec Jean-Barthélemy Lany, maître de ballet. À la suite d'un duel et d'une période d'emprisonnement, Vestris est expulsé de l'Opéra et part en exil à Berlin, puis à Turin. Là, il crée sa première chorégraphie. Revenu à Paris, il réintègre l'Opéra en 1755, se produisant dans les ballets "Emprise de l'Amour" et "Amadis" avec sa sœur Thérèse. Il voyage également régulièrement à Stuttgart pour étudier avec Jean-Georges Noverre. En 1761, il est nommé maître et compositeur de ballets à l'Académie royale de musique de Paris. Malgré une nouvelle exclusion, il n'exerce pleinement cette fonction que de 1770 à 1775, période durant laquelle il crée plusieurs ballets remarquables tels que "Médée et Jason" (1770), "Endymion" (1773) et "Le Nid d'oiseau" (1776). En 1776, Jean-Georges Noverre lui succède. Vestris fait ses adieux à la scène en 1782, après un succès notable au King’s Theatre de Londres, et laisse derrière lui une réputation de « dieu de la danse ». Il meurt à Paris en 1808.

La Villa Perrier : En 1829, Camille Perier, ancien préfet de Corrèze et maire de Chatou, acquiert la propriété. Sous son égide, la villa subit d'importantes modifications, notamment l'ajout d'un clocher. Camille était le frère de Casimir-Pierre Perier, figure politique majeure de la monarchie de Juillet.

De la propriété privée à l'Hôtel de Ville : En 1878, le Conseil municipal de Chatou, souhaitant faire de cette villa le nouveau siège de la mairie, initie la formation d'une société de dix-sept personnalités locales. Cette société rassemble les fonds nécessaires pour l'acquisition du bien et de ses terrains. Depuis lors, la villa Perier est devenue l'Hôtel de ville de Chatou. Elle est toujours propriété de la ville et sert de lieu pour des événements et des mariages.

Dans une volonté de mise en cohérence des éléments patrimoniaux de Chatou, la Ville a lancé récemment un projet pour réhabiliter l'Hôtel de Ville afin qu’il retrouve sa splendeur du XIX siècle.

Juste à coté de la villa, au numéro 7 de la place Général de Gaulle, vivait la famille de Louis-Charlemagne Derain, crémier-glacier, et père d'André Derain, qui avec son ami Maurice de Vlaminck, fut un pionnier fauvisme au début du XX siècle. Le père d’André tenait son commerce au numéro 87 de la rue de Saint-Germain (aujourd'hui disparu).


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