Le Pendule de Foucault |
Parmi toutes les lectures que l’on peut effectuer de la ville de Paris, figure évidemment la lecture ésotérique dont aucune grande concentration humaine ne peut faire l’économie.
Libre à chacun ensuite de conférer à cette grille d’interprétation le sceau d’une vérité cachée ou celui, plus modeste et léger, de l’inspiration poétique.
Frontispice du Mystère des cathédrales |
L’étymologie même du nom de la cité, on le sait, lui attribue une relation arcane avec le culte mystérique égyptien de la déesse Isis : Paris ne serait autre, selon certains, que « Bar Isis », la nef d’Isis.
Cette image de la nef que confirme la configuration du berceau originel de la cité (l’île homonyme précisément, dite « de la Cité » où s’élève l’Eglise de Notre-Dame comme un lien de pierre reliant la Vierge Mère de la tradition chrétienne à la déesse voilée des bords du Nil) a eu une telle prégnance que le Premier Empire en fera le symbole central des armoiries citadines comme en témoigne encore sa présence sculptée au fronton de l’Ecole communale de la rue des Hospitalières Saint Gervais en plein Marais.
Les itinéraires ésotériques que nous proposons ont pour ambition de faire découvrir un Paris insoupçonné où le plaisir de la découverte, les suggestions de l’analogie, l’affleurement du rêve derrière la façade officielle ou sous le pavé brillant de pluie, permettront à qui nous suivra d’effectuer dans une unique déambulation plusieurs voyages.
Le fil rouge de l’ésotérisme permet aussi d’éprouver la fécondité, pour reprendre une heureuse et célèbre expression du grand historien Fernand Braudel, d’une perspective de « longue durée » dans l’approche des réalités géographiques, historiques et anthropologiques.
Combien de visiteurs de la Butte Montmartre, par exemple, ont aujourd’hui conscience de visiter un lieu où n’a cessé de souffler depuis la plus haute Antiquité, le souffle mystique reliant le ciel à la terre, comme nous le dit encore une fois l’étymologie Montmartre- « Mons Mercuris » ou « Mons Martis », le Mont de Mercure (le dieu psychopompe qui conduit les âmes au Royaume des Morts) ou le Mont de Mars (l’époux de Vénus et son éternel rival en tant qu’expression de la Haine guerrière qui extermine en perpétuel conflit avec l’Amour qui engendre et fait croître).
Exécution de Molay |
Temple de Rose-Croix |
Faut-il s’étonner, dès lors, de trouver sur notre route la trace parfois encore présente des grandes institutions spirituelles, secrètes et ésotériques qui ont marqué l’histoire du Monde et continuent peut-être encore de le faire : Ordre du Temple, Franc Maçonnerie, Rose-Croix et autres chapelles et obédiences religieuses (Martinisme, Théosophie, Science Chrétienne, Spiritisme, Opus Dei) ?
Tous ces éléments forment une foisonnante forêt de jalons et d’indices que nous allons essayer d’agencer en différents itinéraires : l’initiation n’est-elle pas elle aussi à sa manière, une marche, un chemin que l’on se fraie, un « iter » entre deux états dont celui vers lequel on procède est supposé meilleur que celui dont on est parti ?
Pour rendre ce parcours intelligible et conforme aux rythmes et mouvements les plus naturels et communs à tous les êtres vivants, nous avons choisi de l’organiser en deux grands axes, correspondant aux vecteurs essentiels de la réalité du monde sensible dans lequel nous sommes immergés :
-L’axe de la Lumière et de l’Eau (Paris n’est pas devenue la « Ville Lumière » avec la seule généralisation de l’électricité et il n’est pas fortuit non plus qu’elle ait été associée à toutes les périodes de son histoire avec cet élément qui constitue, on le sait, l’essentiel de notre enveloppe charnelle)
1. L’axe « Mercurial », à savoir Nord-Sud (le « cardo » de l’urbanisme orthonormé des Romains) utilisé dans le roman d’Umberto Eco Le Pendule de Foucault doublé de celui du Méridien de Paris présent dans le roman de Dan Brown, Le Da Vinci Code
2. L’axe de la Lumière, correspondant au « decumanus » antique, identifiable en partie avec l’axe Triomphal (Louvre, Place de la Concorde, Arc de Triomphe, Grand Arche de la Défense)
Ces deux axes se croisant au centre géométrique de Paris à l’emplacement de l’actuelle Tour St Jacques, détermine ensuite le point de départ des grands pèlerinages, dont, bien entendu, celui qui mène à St Jacques de Compostelle.
3. Itinéraire « Le Marais ésotérique » : Des Templiers à Cagliostro et l’Affaire du collier de la Reine
4. Itinéraire « La Barque d’Isis » : Du Bûcher de Jacques de Molay à Notre-Dame
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Texte Bruno et Frank Labrasca, 2012
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