Récemment, l'équipe Blue Lion s’est rendue en Italie, à Rome, où elle a eu la chance de pouvoir visiter l’un des musées privés les plus remarquables de la ville, le Palais Doria Pamphilj.
Construit au XVIe siècle, ce palais qui est encore aujourd'hui habité par ses descendants, les Doria Pamphilj, offre la particularité d’avoir été conçu quasiment dès le début comme un lieu d’exposition. Il abrite aujourd’hui une collection extraordinaire composée notamment de chefs d’œuvre de la Renaissance et du Baroque italien.
La « quadreria » (galerie de tableaux), comme aiment à la définir les descendants de la famille, respecte dans son ensemble la disposition des tableaux telle qu'elle avait été établie entre le XVIe et le XIXe siècle. Loin des dispositions d’œuvres épurées et conventionnelles que l’on retrouve dans les salles de musées modernes, la galerie du palais Doria Pamphilj se distingue par la densité et la richesse des œuvres exposées. Disposés sur plusieurs rangées, les tableaux couvrent parfois entièrement les murs. Cet accrochage ancestral et traditionnel permettait il y a quelques siècles de décorer les salles du palais, tout en montrant la richesse et l’intérêt des propriétaires pour l’art.
En ouvrant leur palais au public après la seconde Guerre Mondiale, les Doria Pamphilj suscitèrent les moqueries et critiques de l’aristocratie romaine qui trouvait peu flatteur le fait d’ouvrir les salles d’un palais au « petit peuple ». Mais peu à peu, cette belle initiative marquée par la volonté de rendre accessible à tous le patrimoine culturel convainquit d’autres familles italiennes, qui à leur tour suivirent l’exemple d’ouverture impulsé par les Doria Pamphilj. Dans un premier temps, et ce jusqu'aux années 1980, la Galleria du palais était ouverte quatre jours par semaine pendant trois heures seulement. L’entrée se faisait par une petite porte de service, peu visible, à proximité de la Place du Collegio Romano. Les choses ont depuis changé puisque le palais, accessible désormais depuis la Via del Corso, est aujourd’hui ouvert tous les jours de la semaine…
Si les galeries actuelles du palais regorgent de trésors à la fois captivants et émouvants, c’est aussi l’histoire de ce lieu racontée par ses descendants qui nous a passionnés… Le palais fut à l’origine bâti par le cardinal Francesco Santoro au XVe siècle, avant d’être racheté par la famille Della Rovere, puis de devenir propriété du Cardinal Pietro Aldobrandini en 1601. Il fera partie quelques années plus tard de la dot de sa nièce, Olimpia Aldobrandini, lorsqu’elle se maria avec le prince Paolo Borghese. En 1647, après la mort de son époux, la jeune Olimpia se remarie avec le neveu du Pape Innocent X, le Cardinal Camillo Pamphilj. Un mariage désapprouvé par sa mère, mais aussi par l’oncle de Camillo. Tous deux s’installent alors dans le palais hérité par Olimpia plutôt que dans la résidence traditionnelle des Pamphilj sur la Place Navona.
Les deux nouveaux époux vont aussi impulser une série de travaux sur le palais, afin de le transformer à leur image. Initialement construit à la Renaissance, le bâtiment conservera quelques traces de cette époque, notamment au niveau des façades donnant sur la cour principale, mais son aspect actuel est majoritairement l’œuvre de Camillo et Olimpia. Ils décident notamment de la construction d'un nouveau corps de bâtiment pour les descendants du premier mariage d’Olimpia. Le prince demanda également à l'architecte Gabriele Valvassori de réaménager la partie plus ancienne du palais, notamment la façade sur la Via del Corso, qui est restée intacte. Les appartements du côté de la Place du Collegio Romano ainsi que la salle du trône et les salons en enfilade qui y sont accolés verront aussi le jour de par la volonté du couple princier. Notons
que le palais a été construit autour d’une cour carré, et que la galerie
si célèbre du bâtiment suit les contours de cette cour. Ce sont donc
quatre galeries chargées de tableaux que nous pouvons visiter…
Construit au XVIe siècle, ce palais qui est encore aujourd'hui habité par ses descendants, les Doria Pamphilj, offre la particularité d’avoir été conçu quasiment dès le début comme un lieu d’exposition. Il abrite aujourd’hui une collection extraordinaire composée notamment de chefs d’œuvre de la Renaissance et du Baroque italien.
La « quadreria » (galerie de tableaux), comme aiment à la définir les descendants de la famille, respecte dans son ensemble la disposition des tableaux telle qu'elle avait été établie entre le XVIe et le XIXe siècle. Loin des dispositions d’œuvres épurées et conventionnelles que l’on retrouve dans les salles de musées modernes, la galerie du palais Doria Pamphilj se distingue par la densité et la richesse des œuvres exposées. Disposés sur plusieurs rangées, les tableaux couvrent parfois entièrement les murs. Cet accrochage ancestral et traditionnel permettait il y a quelques siècles de décorer les salles du palais, tout en montrant la richesse et l’intérêt des propriétaires pour l’art.
Pape Innocent X |
Si les galeries actuelles du palais regorgent de trésors à la fois captivants et émouvants, c’est aussi l’histoire de ce lieu racontée par ses descendants qui nous a passionnés… Le palais fut à l’origine bâti par le cardinal Francesco Santoro au XVe siècle, avant d’être racheté par la famille Della Rovere, puis de devenir propriété du Cardinal Pietro Aldobrandini en 1601. Il fera partie quelques années plus tard de la dot de sa nièce, Olimpia Aldobrandini, lorsqu’elle se maria avec le prince Paolo Borghese. En 1647, après la mort de son époux, la jeune Olimpia se remarie avec le neveu du Pape Innocent X, le Cardinal Camillo Pamphilj. Un mariage désapprouvé par sa mère, mais aussi par l’oncle de Camillo. Tous deux s’installent alors dans le palais hérité par Olimpia plutôt que dans la résidence traditionnelle des Pamphilj sur la Place Navona.
A l’époque des deux époux, la décoration du palais et principalement des salons était simple et sobre. Les princes considéraient en effet que le mobilier et les tableaux suffisaient, les tapisseries n’étaient donc pas indispensables. Ce n'est que plus tard, dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, qu’Andrea IV Doria Pamphilj entreprit un vaste programme de décoration. Il chargea l'architecte Francesco Nicoletti du réaménagement des appartements et de la coordination des travaux picturaux, avec notamment les peintres Stefano Pozzi et Gioacchino Agricola.
La visite commence par la découverte des salles et salons menant aux célèbres galeries dans lesquelles sont exposées les œuvres picturales qui font la richesse du palais. La première salle que l'on découvre c’est celle du Petit Poussin. Nombre des tableaux qui s’y trouvent sont l’œuvre de Gaspard Dughet, peintre qui fut aussi le beau-frère du célèbre Nicolas Poussin… Nous continuons avec la salle des velours et la grande salle de bal avant de nous retrouver dans la superbe galerie et les salles adjacentes où se trouvent notamment les œuvres du Titien, de Caravage, Carrache, Vélasquez, Claude Lorrain ou encore José de Ribera. Une grande partie des œuvres de cette collection provient des héritages respectifs des familles Aldobrandini et Borghese. Les Pamphilj, et notamment le fils d’Olimpia et Camillo, Giovanni Battista, y porteront un grand intérêt et continueront à enrichir cette collection à travers des politiques d’achat pendant des décennies, jusqu'au XXe siècle. Ils obligeront surtout leurs descendants, par des clauses spécifiques, à garder ce patrimoine intact et donc à ne pas le disperser ni vendre aucune des pièces qui le constituent. Une condition imposée à chaque génération qui permit de conserver l’ensemble de ce trésor artistique jusqu’à aujourd’hui. D'autres collections romaines n’ont pas connu le même sort, les dispositions de préservation n’ayant pas été prises à temps. Ce fut notamment le cas pour l’extraordinaire collection des Borghese, dont une partie fut vendue pour une somme dérisoire à Napoléon Bonaparte, et qui enrichit désormais les salles du musée du Louvre…
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