C'est au Moyen-Âge que de nouvelles règles urbanistiques sont établies : aux quartiers carrés et structurés qui dérivaient du plan des campements militaires romains, se succède une organisation spécifique dans laquelle l'habitat se développe autour des lieux importants (châteaux, églises, monastères, mais aussi ponts ou fleuves). Des enceintes murales délimitent par ailleurs ces nouveaux modèles de construction afin notamment de protéger les habitants des incursions de troupes hostiles. Paris se développe ainsi dans un premier temps sur la rive droite de la Seine ainsi que sur l'Île de la Cité, avant de s'étendre progressivement sur la rive gauche.
Grâce aux curateurs de l'exposition "La demeure à Paris", nous avons pu épingler sur une carte (voir à la fin de l'article) et reproduire en image un parcours contenant les principaux vestiges du Moyen-Âge sur la rive droite.
Cette promenade, qui dure entre une heure et demie et deux heures, vous mène dans le 4ème et 1er arrondissement.
a) 3, rue Volta : façade de maison bourgeoise en pan de bois à pignon sur rue, XVIIe siècle.
Cette maison ne date pas du Moyen-Âge puisqu'elle fut construite vers 1644, mais elle reprend fidèlement le style en vogue dans les maisons médiévales. La plus ancienne est celle de l'alchimiste Nicolas Flamel que nous retrouverons plus loin.
b) 176, rue Saint Denis : façade de maison bourgeoise en pan de bois à pignon sur rue, XVe à XVIIe siècle.
c) 20, rue Étienne-Marcel : tour Jean sans Peur, ancien hôtel des ducs de Bourgogne, 1409-1411 (voir aussi l'image en haut).
La tour de 21 mètres fut édifiée entre 1409 et 1411 par le duc de Bourgogne Jean sans Peur afin de fortifier sa résidence parisienne. Le duc qui avait participé à l'assassinat de son cousin, Louis d'Orléans, craignait en effet des représailles et préférait se prémunir contre toutes attaques...
d) 111, rue Saint Denis : façade de maison bourgeoise en pan de bois à pignon sur rue, XVe à XVIIe siècle.
e) 51, rue de Montmorency : maison d'aumône de Nicolas Flamel, 1407
Nicolas Flamel (1330/1340– 1418) est principalement connu comme étant l'alchimiste qui serait parvenu à percer le mystère de la Pierre philosophale. L'opinion public et la rumeur certifiait même que cette fameuse pierre était à l'origine de sa solide fortune. Ecrivain, libraire et juré, le bourgeois Nicolas Flamel avait notamment réussi à accumuler sa fortune grâce à sa carrière prospère, ses acquisitions immobilières judicieuses ainsi que son mariage avec une veuve fortunée.
f) 79, rue Quincampoix : façade de maison bourgeoise en pan de bois à pignon sur rue, XVe à XVIIe siècle.
g) 16, rue des Lombards : maison d'angle, XVe à XVIIe siècle.
h) 69, rue du Temple : maison en pierre de taille à mur gouttereau sur rue, vers 1520.
i) 58, rue des Archives : hôtel de Clisson, châtelet d'entrée (fortification).
L'hôtel de Clisson, incorporé par la suite à l'hôtel de Soubise, est un hôtel particulier qui voit le jour en 1380. Il est notamment connu pour avoir été la résidence de la famille de Guise au XVIe siècle et de ce fait avoir été un haut lieu du pouvoir et de la politique. Aujourd'hui, il est la propriété des Archives nationales.
j) 38-42, rue des Archives: maison dite de Jacques Cœur, vers 1500
Jacques Cœur (1395/1400–1456), célèbre financier, négociant et banquier français s'est notamment distingué en étant nommé grand argentier du roi en 1435 et en contribuant au financement des conquêtes menées par Charles VII pour récupérer des territoires occupés par les anglais. Les succès de ses entreprises commerciales et industrielles lui permettent également d'accumuler une fortune colossale. Mais sa réussite le conduira également à la disgrâce, le Roi de France ainsi que nombre de ses rivaux et débiteurs parviennent en effet à provoquer sa chute en l'accusant notamment de malversations, de trafics ainsi que d'avoir été l'amant de la favorite du Roi, Agnès Sorel.
k) 40-42, rue des Francs Bourgeois et 54, rue Vieille du Temple : hôtel Hérouet, vers 1500.
l) 5, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie : hôtel de la Faye, vers 1510.
m) 11, rue François Miron : façades de maisons bourgeoises en pan de bois à pignon sur rue, XVIIe siècle.
n) 44, rue François Miron: caves voutées de la maison de l’abbaye d'Ourscamp, XIIIe siècle.
o) 68, rue François Miron: caves voutées de l'hôtel de l’abbaye de Chaalis, XIIIe siècle (pas d'image disponible)
p) 12, rue des Barres et 11, rue Grenier-sur-l'Eau : hôtel de l'abbaye de Maubuisson, XIVe à XVIe siècle.
q) 1, rue du Figuier : hôtel des archevêques de Sens, vers 1498.
Ce parcours s'achève ainsi avec le spectaculaire Hôtel de Sens qui fut bâti par l'archevêque de Sens, duquel dépendait alors la ville de Paris (la capitale deviendra un archevêché qu'en 1622 !). On peut ainsi admirer les deux corps de logis le long des rues du Figuier et de l’Hôtel-de-Ville. Sur le premier, la façade porte de magnifiques tourelles en encorbellement, soulignées par des nervures, des toits en poivrière, ainsi qu’un pignon. Une troisième tourelle surveille la rue de l’Hôtel-de-Ville, au propre comme au figuré, car ces petites tours permettaient aisément de surveiller les rues alentours et de protéger ainsi l’édifice. Les pinacles et les lucarnes agrémentent encore de leur dentelle de pierre, en forme de flammèches (d’où le terme de "flamboyant"), l’ensemble de l’édifice.
View Larger Map
Le parcours a été réalisé avec les repères fournis par le catalogue de l'exposition "La demeure médiévale à Paris", qui se tient aux Archives Nationales jusqu'au 14 janvier 2013.
Commentaires
Enregistrer un commentaire