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Un musée dans le musée

Le musée Charles X constitue, avec les pièces de l'appartement d'été d'Anne d'Autriche, le plus ancien espace muséal conservé au Louvre. Archéologue et historien de l’art, Daniel Soulié retrace cette « histoire de l’histoire du musée » au sein d’un guide consacré au palais du Louvre, désormais disponible comme appli pour iPhone et iPad chez Blue Lion.

Le musée Charles X ouvre en 1827 : logé dans l’aile sud de la Cour Carrée, il s’implante là où se trouvait jadis l’appartement de la Reine. Aucun vestige n'est conservé de ce précédent appartement et les descriptions connues ne permettent que difficilement d'imaginer l'enfilade de pièces souvent dotées d'entresols qui abritaient la vie de la souveraine. Antichambre, chambre et cabinets trouvaient leur point d'aboutissement dans une chapelle qui fermait l'enfilade au niveau de la quatrième pièce (actuelle salle 38 des Antiquités grecques, étrusques et romaines). 

Aucun vestige n'en est conservé et les descriptions connues ne permettent que difficilement d'imaginer l'enfilade de pièces souvent dotées d'entresols qui abritaient la vie de la souveraine. Antichambre, chambre et cabinets trouvaient leur point d'aboutissement dans une chapelle qui fermait l'enfilade au niveau de la quatrième pièce (actuelle salle 38 des Antiquités grecques, étrusques et romaines).

Sous le Premier Empire, Napoléon souhaitait installer au premier étage de l'aile sud de la Cour Carrée un appartement destiné aux souverains étrangers en visite à Paris. Simplement ébauché, il ne fut jamais terminé et la Restauration décida de créer là de nouvelles salles destinées à la présentation des collections sans cesse grandissantes du musée.

L'enfilade se déploie de part et d'autre d'une vaste salle qui en occupe le centre. Son nom de salle des colonnes vient du décor qui l'orne. A l'ouest de cette pièce (au niveau des quatre premières salles que vous traversez) se trouvent des espaces dévolus à l'origine aux vases grecs, aux objets étrusques et aux objets d'art du Moyen Âge et de la Renaissance; à l'est, quatre salles destinées aux antiquités égyptiennes. L'architecte Fontaine réalise jusqu'en 1827 une enfilade de salles dont les murs sont lambrissés de marbres de couleur et de boiseries dorées, et les plafonds décorés de peintures confiées à différents artistes dont Ingres. Les grandes vitrines murales et le mobilier sont en bois orné de bronzes dorés, et ont été dessinées par Percier. Le choix des thèmes pour les peintures des plafonds est adapté au contenu des salles et tissent un lien avec les mondes gréco-romain et égyptien.

Karomama, "divine adoratrice d'Amon"



Le premier espace s'orne de l'Apothéose d'Homère d’Ingres- toile aujourd'hui remplacée par une copie, l'original étant visible au 1er étage de l'aile Denon (salle 75)- tandis que les décors égyptisants des salles terminales rappellent que c'est là que Champollion organisa les premières présentations d’œuvres pharaoniques au sein du Louvre. Difficile aujourd'hui d'imaginer que dans les très hautes vitrines qui tapissent les murs s'entassaient, du sol au plafond, des milliers d'objets là où de nos jours l'on en présente seulement quelques centaines! Certaines œuvres majeures comme la belle statuette de bronze incrusté de la divine adoratrice d'Amon, Karomama, sont exposées ici depuis plus de 170 ans...

Totalement conservées avec l'intégralité de leur mobilier, les salles du musée Charles X forment une sorte de musée du musée, un rare endroit où l'on peut encore percevoir l'aspect qu'avait le Louvre au début du XIXe siècle. La restauration réalisée dans les années 90 du siècle passé a permis une parfaite adaptation des espaces par l'ajout de nouvelles vitrines et la rénovation des décors et des peintures.

Texte: Daniel Soulié (© 2012) 

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